Démentir des croyances infondées qui nuisent à l'image des mères

Constat: On veut faire passer les mères pour des opposantes par défaut au lien père/enfant(s)On les dépeint comme des mères dévorantes, des ogresses qui veulent l'enfant exclusivement pour elle, dans une sorte de parthénogenèse.

Une fois de plus la réalité dément ces croyances...

Comme la démontre l'Etude longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes du ministère de la Justice du Canada dans le cadre d'un programme intensif de recherche sur les questions entourant le rôle parental à la suite d´un divorce au Canada

Cette étude intitulé « NATURE ET ÉTENDUE DU NON-RESPECT INJUSTIFIÉ DU DROIT DE VISITE ET DU DÉFAUT D'EXERCER CE DROIT » constate « (…) que la plupart des parents gardiens sont favorables au maintien de liens entre les enfants et le parent non gardien, que la plupart des femmes n'ont pas cherché à empêcher leur ancien partenaire de voir les enfants même lorsqu'il y avait des antécédents de violence familiale, et que les femmes qui craignaient que soient commis des actes de violence voulaient qu'on leur offre des mesures de sécurité, comme la surveillance des visites, plutôt que d'interdire les visites.

En Australie, les chercheurs ont également constaté que la plupart des parents gardiens voulaient que le parent non gardien préserve des liens avec les enfants.

Au Danemark et en Angleterre, les chercheurs ont également constaté que la grande majorité des mères gardiennes voulaient que les enfants voient leur père, même lorsqu'il y avait eu de la violence dans la famille (Hester et Radford, 1996).

Que davantage de parents gardiens (45 p. 100) que de parents non gardiens (36,8 p. 100) souhaitent que les visites soient plus fréquentes, et que presque tous les parents gardiens (92 p. 100) déclarent vouloir que l'autre parent préserve des liens avec les enfants (Perry, 1992).

Richardson a constaté que le père non gardien ne voyait pas ses enfants dans environ 11 p. 100 des cas où la mère en a la garde, et que les raisons fournies comprennent le fait que le père a déménagé (30 p. 100) ou qu'il ne souhaite pas conserver de liens avec les enfants (55 p. 100)
(Richardson, 1988: 166)

De la même façon, Buchanan et ses collègues ont déclaré que le nombre des visites n'avait pas d'influence sur l'adaptation des adolescents à la séparation et que « même les adolescents qui voyaient rarement leur parent non gardien ou ne le voyaient jamais étaient, en moyenne, aussi bien adaptés que les adolescents qui voyaient régulièrement leur autre parent » (Buchanan et al., 1996: 262).

Plusieurs chercheurs ont constaté que le nombre de visites et leur durée importent moins que leur qualité. Après avoir analysé les études portant sur divers arrangements en matière de garde, Johnston a conclu que « l'augmentation du nombre de visites ou de leur durée n'a pas d'effet direct sur le développement des enfants » (Johnston, 1995: 419).

Lamb et ses collègues ont affirmé que pour que les parents puissent conserver des relations personnelles positives avec leurs enfants, il faut qu'ils aient l'occasion d'interagir suffisamment avec eux sur une base régulière mais la durée de ces contacts importe habituellement moins que la qualité de l'interaction qu'ils permettent (Lamb et al., 1997: 400).

Nous remarquons que bon nombre d'associations de défense des droits des pères, revendique haut et fort vouloir conférer des droits égaux aux pères et aux mères, ne semble en revanche nullement préoccupée de rappeler à leurs adhérents leurs devoirs à l'égard de leurs enfants.

En effet, aucune proposition n'est faite pour que le non respect des droits de visite soit sanctionné. Or, il nous semble important qu'un enfant soit conscient que ni son père, ni sa mère ne peut se soustraire à ses obligations de présence, de soins, et d'éducation.

Source: Document émis par Le ministère de la Justice du Canada qui a mis en œuvre un programme intensif de recherche sur les questions entourant le rôle parental à la suite d´un divorce au Canada.

Constat: Certains tentent de stigmatiser la monoparentalité et de l'associer à la violence dans les cités.

La réalité est autre, comme le rapport du Sénat (1) le confirme :

Certes, les mutations structurelles de la famille et les discordes parentales expliquent potentiellement ces troubles. Le nombre de familles « monoparentales » augmente régulièrement depuis une vingtaine d'années. Les familles « recomposées » issues de remariage, sont aujourd'hui banalisées. Mais, contrairement à une intuition répandue, les études les plus fouillées concluent que les troubles du comportement juvénile risquent moins d'apparaître dans une famille monoparentale « équilibrée » qu'au sein d'une famille devenue un lieu de conflit ” , précisant en outre ”Lorsqu'elle est violente, la période du divorce favorise l'apparition de dépression chez l'enfant qui se traduit par des comportements déviants : des fugues, l'inattention ou l'absentéisme scolaire, la violence, la toxicomanie. A elle seule, la structure de la famille explique assez peu la délinquance infantile ou juvénile. Mais, conjuguée à d'autres difficultés, elle devient potentiellement porteuse de risques.

En bonne place des obstacles à l'épanouissement des familles figure la précarité économique et sociale. L'influence de ce facteur dans un contexte d'accroissement de la pauvreté et des inégalités mérite d'être soulignée »

(1)Rapport de commission d'enquête n° 340 (2001-2002) de MM. Jean-Claude CARLE et Jean-Pierre SCHOSTECK, fait au nom de la commission d'enquête, déposé le 27 juin 2002

Constat: Le soins apportés aux enfants, papa = mamans ?

La réalité est autre, comme l'indique plusieurs études à commencer par celle du Céreq publiée l'été 2007

« Ce sont toujours les femmes qui assument encore l'essentiel des charges domestiques, et la "spécialisation vers des rôles conjugaux traditionnels" s'accentue même au fur et à mesure que la famille s'agrandit » et de préciser encore « 91% des pères déclarent ainsi que leur situation professionnelle n'a en rien été affectée par la naissance de leur premier enfant et, lorsque le deuxième arrive, 96% ne déclarent aucun changement. »

Selon l'enquête de l'institut d'information national d'études démographiques (1):
« Certes, ce sont les femmes qui mettent les enfants au monde et l'on pouvait s'attendre à ce que leur activité professionnelle s'en ressente plus que celle des hommes. Mais le fossé qui sépare la faible implication masculine du travail d'ajustement des femmes est considérable : les pères réduisent leur activité vingt fois moins souvent que les mères. »
Selon les deux auteurs du rapport, Ariane Pailhé et Anne Solaz: « Les changements sont très différents chez les pères et les mères : 39 % des mères qui travaillent déclarent que leur activité a été modifiée par la naissance, qu'il s'agisse d'un changement de statut, d'horaires, d'intensité du travail ou d'un retrait du marché du travail. Ce n'est le cas que de 6% des pères »

On tente de nous faire croire aussi que tous les pères sont des parents engagés qui auraient été frustrés de leurs droits égaux à l'activité parentale et marginalisés hors des familles, au risque de les voir devenir socialement, économiquement et affectivement désuets

La nouvelle idéologie de la paternité, fondée sur la présence du père et sur sa participation ‘égale' à l'activité parentale, est maintenant enchâssée dans le droit de la famille et de la sécurité sociale de plusieurs pays occidentaux . Nous constatons que dans la sphère politico-médiatique, le fait que des pères se préoccupent des enfants est généralement louangés, alors qu'on ignore ou dénigre le fait que des mères s'en occupent concrètement.

Dans cette réalité s'inscrit légitimement une autre : dans 85 % des cas étudiés (2), les mères demandent que la résidence de l'enfant soit fixée auprès d'elles, et dans 66,8 % des cas les pères ne s'y opposaient pas.

(1) « Vie professionnelle et naissance: la charge de la conciliation repose essentiellement sur les femmes » - Bulletin mensuel de l'institut d'information national d'études démographiques- n 426- sept 2006.
(2) Enquête effectuée par le Centre de droit de la famille de Lyon sur les décisions rendues en 1994 et 1995 à Lyon et à Nanterre

Constat: La mythique préférence maternelle du système judiciaire familial ou « l'omnipotence maternelle sanctifiée sur l'autel de la justice »selon certains..

Un préjugé répandu que cette préférence maternelle du système judiciaire familial : les statistiques montrent que, depuis 20 ans, les pères obtiennent de plus en plus souvent la résidence principale des enfants. De plus, dans les dossiers des tribunaux aux affaires familiales où des mères allèguent des situations de violence, les pères obtiennent la résidence des enfants dans deux cas sur trois.

Une enquête effectuée par le Centre de droit de la famille de Lyon sur les décisions rendues en 1994 et 1995 à Lyon et à Nanterre, citée par le professeur Hugues Fulchiron ,montre que dans 85 % des cas étudiés, les mères demandaient que la résidence de l'enfant soit fixée auprès d'elles, et dans 66,8 % des cas les pères ne s'y opposaient pas. Seulement 15,7 % des pères sollicitaient auprès d'eux la fixation de la résidence habituelle, une partie probablement pour des raisons tactiques, pour avoir un plus large droit de visite et d'hébergement.

De même, on constate que plus l'enfant est grand, plus il est (relativement) souvent confié à son père, conformément en général aux demandes des parents : rares sont les pères qui demandent à prendre en charge leurs jeunes enfants. L'enquête a montré également que les demandes concurrentes des parents sont très rares.

A l'évidence, conclut l'enquête, c'est donc moins l'attitude des juges que celle des pères sur laquelle il conviendrait de faire porter l'analyse.

Enfin, une des façons les plus efficaces pour un père agresseur de faire souffrir et d'afficher sa domination est d'enlever à leur mère la garde de ses enfants. Comme l'explique Joan Meier, avocate et professeure en droit clinique : « Obtenir la garde des enfants contre la volonté de la mère est la victoire ultime... à moins de tuer les enfants. »