Les traumatismes de la petite enfance s'inscrivent dans notre cerveau.

Aujourd'hui, nous commençons à comprendre les conséquences biologiques des sévices psychologiques

Professeur Moshe Szyf

Une étude confirme les effets des traumatismes précoces sur le cerveau.


Des chercheurs de l'Université McGill et de l'Institut Douglas ont découvert que les traumatismes de l'enfance pouvaient altérer l'ADN. Dans cette étude les chercheurs ont réussi à établir le lien entre expériences traumatisantes précoces et impact sur le cerveau.

Extraits de l'interview de ces chercheurs:

  • « Les expériences traumatisantes de la vie, particulièrement durant la tendre enfance, ont un effet sur le développement de troubles psychiatriques, plus tard, dans la vie. On connaît aussi le rôle des gènes dans la réponse individuelle au stress; ils sont importants dans l'apparition de ces troubles. Les chercheurs ont donc essayé d'en comprendre les mécanismes biologiques.
  • Par ailleurs, Michael Meaney, installé dans un autre laboratoire de l'Institut Douglas, vérifiait, preuves à l'appui, que les ratons léchés par leur maman, cajolés, ont une meilleure réaction au stress. Ils sont donc mieux armés pour faire face à la vie. Il en est de même pour les humains."
  • "Les traumatismes s'inscrivent dans notre cerveau. Certaines personnes peuvent trouver en eux les forces nécessaires de s'en sortir. «Chez d'autres personnes par ailleurs, le gène qui code pour le récepteur des glucocorticoïdes s'exprime beaucoup moins, explique Michael Meaney, comme si leur corps ne pouvait reprendre le dessus. À la moindre alerte, c'est la panique.»
  • « L'expérience clinique nous a appris qu'une enfance difficile peut avoir des conséquences sur le cours de la vie», souligne de docteur Turecki.
  • « Contrairement à ce que nous pensions, le fonctionnement de l'ADN n'est pas figé», précise de docteur Meaney.
  • « Les interactions entre l'environnement et l'ADN jouent un rôle crucial dans la capacité de résistance au stress. Les marques épigénétiques sont précisément le fruit de ces interactions».

Voir l'article