Les violences conjugales: + 30% en 4 ans

Les violences conjugales sur les femmes, en "forte accélération" depuis trois ans, ont représenté à elles seules en 2007 le quart des violences volontaires en France (y compris l'outre-mer), selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance (OND).

47.573 faits de "violences volontaires sur des femmes majeures par le conjoint ou l'ex-conjoint" ont été enregistrés par les services de police et de gendarmerie en 2007, observe l'OND, "soit 31,3 % de plus qu'en 2004", année de référence.

Pour Christophe Soullez, chef de département à l'OND, "c'est la première fois que l'on arrive à ce constat".

Dans les Bouches-du-Rhône par exemple, observe-t-il, entre 2006 et 2007, la hausse des violences volontaires est, "pour 70%", due à la hausse des violences conjugales. "Cela va à l'encontre de bien des idées reçues sur les violences en général", selon lui.

"C'est moins par son ampleur que par son accélération" que cette hausse des violences conjugales "se distingue de celle des autres faits de violences" écrit l'OND dans son étude.

L'OND observe encore que cette évolution des violences conjugales est "continue" depuis 2004. Elle s'est "fortement accentuée" en 2006 et 2007 dans un "contexte de hausse" des violences volontaires globales "auquel celles sur les femmes majeures par conjoints contribuent de façon croissante".

l'OND plaide pour des enquêtes de victimation poussées, auprès des victimes elles-mêmes, comme cela est fait maintenant chaque année avec l'INSEE. Les enquêtes de victimation visent à recenser le nombre de personnes subissant une violence (matérielle, corporelle ou psychique).

La dernière enquête de victimation, en 2007, montrait ainsi que 10% des femmes déposaient plainte pour violences conjugales. Ce qui fait dire à M. Soullez : "Nous disposons de sources différentes que nous pouvons croiser".

source AFP-La Depeche

les répercussions des violences conjugales sur la santé des femmes

Le centre d'information sur les droits des femmes des Côtes-d'Armor (Cidf) a dévoilé, jeudi, les résultats d'une enquête réalisée de septembre 2007 à février 2008 afin d'évaluer les répercussions des violences conjugales sur la santé des femmes.

« On s'était aperçu que les problèmes de santé des femmes victimes de violences n'étaient pas assez pris en compte », indique Bernadette Vanden Driessche, chargée de mission départementale aux droits des femmes et à l'égalité, et animatrice de la commission départementale de lutte contre les violences faites aux femmes qui a diligenté cette enquête.

Etat dépressif persistant

Sur les 52 femmes du département interrogées, 17 ont évoqué leur dépression, 28 la crainte pour leur propre vie et 24 pour la sécurité de leurs enfants.

Plus troublant: sur les 35 femmes qui ne sont plus victimes aujourd'hui de violences conjugales, il apparaît que les séquelles traumatologiques sont importantes, que l'anxiété et l'auto-dévalorisation persistent et sont difficiles à traiter. Les troubles digestifs s'avèrent les troubles psychosomatiques les plus récurrents, du fait de l'angoisse et de l'état de pression dans lesquels elles se trouvent. Près de la moitié de ces femmes souffrent de fatigue intense, de troubles du sommeil, de difficultés de concentration et d'attention et reconnaissent avoir recours à des médicaments. Plus de la moitié d'entre elles s'avouent, même encore aujourd'hui, dépressives.

Mise en réseau de professionnels

La commission départementale de lutte contre les violences faites aux femmes souhaite que cette enquête « serve de tremplin à un travail sur la santé de ces femmes ; permette une meilleure connaissance des problématiques de santé de ces femmes ; une mise en réseau des professionnels de santé ainsi qu'une mise en lien entre eux, les travailleurs sociaux, les associations qui accompagnent les femmes victimes et le réseau judiciaire », explique Bernadette Vanden Driessche.

Source: Le télégramme

Un silence assourdissant

DOCUMENTAIRE
Un silence assourdissant
Diffusée le 16/11/2009
Durée : 52 minutes

Ce film suit sur le terrain, en région parisienne, en Alsace, à Marseille des militantes bénévoles et professionnelles, engagées dans le combat contre les violences conjugales, qui accompagnent, soutiennent, encouragent, les victimes de violences conjugales et combattent cette réalité de notre société. Marion Lary a voulu ce film comme un film d'alerte : brûlot compassionnel qui dénonce l'insupportable, remue, trouble... mais aussi état des lieux qui en démonte les mécanismes, les articulations, ouvre des perspectives et donne des moyens d'action... Un film produit par Nausicaa films

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