PETITION DE SOUTIEN A MARYSE L

Les associations ECVF (Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes) l'AVPE - Association de Protection de l'Enfance et ELCEM (Elus Locaux Contre l'Enfance Maltraitée) ont été interpellées par le Collectif féministe contre le viol (CFCV) sur la situation d'injustice vécue par Maryse L

Le Collectif Féministe Contre le Viol tenait à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont exprimé leur soutien à Maryse L, en signant la pétition, en lui adressant des courriers personnels et dons, ou par leur présence à son procès pour non présentation d'enfant. L'ensemble de vos gestes a porté ses fruits et a permis un déroulement idéal de l'audience.

Les personnes présentes le 20 mars au Tribunal de Versailles ont pu apprécier combien la Présidente de la chambre correctionnelle avait été attentive à donner une bonne image de la Justice, de mener les débats dans la sérénité et l'impartialité. Très sensible à l'émotion d'une mère, elle a tenté de faire se manifester autant de sincérité par le père...

Maryse a longuement expliqué les raisons de son départ et son inquiétude quant à la sécurité de son fils. Elle a été admirable d'authenticité et de courage.

Le Procureur de la République, visiblement mal à l'aise du fait de la note déposée le matin par la défense pour contester la compétence territoriale, a requis 18 mois de prison dont 2 fermes.**
L'avocate de Maryse, Me Carine Broca, a plaidé la relaxe, avec force et vigueur

Renseignements au Collectif Féministe Contre le Viol 01 45 82 73 00 et à l'association Innocence en danger : contact@innocenceendanger.org

Maryse L. jugée le 20 mars 2009 au Tribunal de Grande Instance de Versailles pour non-représentation d'enfant. Cette poursuite judiciaire découle de ce qu'elle a voulu protéger son fils, âgé de 3 ans en 2005, lorsque des médecins de l'Hôpital Trousseau (Paris) ont constaté qu'il avait subi des violences sexuelles. La plainte de Maryse L. contre l'agresseur a disparu. En revanche, Maryse L. a déjà passé 70 jours en prison et risque d'être condamnée à une peine encore plus lourde.

Le CFCV* définit ainsi ces « dénis de justice » : « il s'agit d'agressions sexuelles sur enfants commises dans la période de séparation des parents. Quand les déclarations du parent protecteur ou de l'enfant sont niées au motif qu'elles ne seraient qu'un effet de la séparation des parents, nous les nommons dénis de justice. »

Toutes présentent un scénario identique : dès qu'une révélation ou une suspicion d'agression sexuelle sur un enfant est faite, le parent suspecté ou mis en cause argumente que le conflit de garde ou de résidence serait à l'origine d'allégations mensongères à son encontre.

Souvent les parents protecteurs accèdent difficilement à la justice, comme dans le cas de Maryse L., alors que les auteurs des violences sexuelles réussissent à saisir les autorités et à faire condamner les parents protecteurs pour diffamation, non présentation d'enfant, soustraction d'enfant, enlèvement…

C'est pourquoi ECVF, ELCEM, Innocence en danger et l'AVPE, vous appellent à signer la pétition ci-jointe, à la diffuser et à témoigner votre soutien à Maryse L.

Signer la pétition !

<Le CFCV a prouvé tout au long des années son sérieux dans le suivi et l'accompagnement des victimes de violences sexuelles. Pour information, le CFCV est l'association qui gère le numéro vert Viols Femmes Informations (0 800 05 95 95), dispositif financé par l'Etat depuis 23 ans. Depuis son ouverture, ce numéro vert a recueilli plus de 36 800 témoignages de violences sexuelles. Ceux-ci font l'objet d'études statistiques et analytiques. Entre 1996 et 2007, le CFCV a comptabilisé 266 situations comparables à celle de Maryse L. concernant 399 enfants.

Quel est l'ampleur de ce phénomène ?


"Évidemment nous avons des statistiques qui, en soit, sont déjà inquiétants : les statistiques nous disent qu'un enfant sur dix subit durant son enfance une expérience d'abus sexuel. Mais évidemment les statistiques ne peuvent être 100% fiables, d'autant plus que beaucoup de ces abus se produisent à l'intérieur de la maison, au sein de l'environnement familial, et c'est évidemment encore plus difficile pour nous de savoir ce qui se passe parce que cela relève soi-disant de la vie privée.

Il est bouleversant d'apprendre que bon nombre des victimes de ces crimes sont de très jeunes enfants. Cela veut-il dire qu'ils n'auront aucune possibilités de recours quand ils auront l'âge de réclamer eux-mêmes ?

C'est effectivement très affligeant que les enfants les plus petits, les plus vulnérables, soient souvent les cibles de ces crimes inacceptables.
"

Maud De Boer-Buquicchio Secrétaire Générale Adjointe du Conseil de l'Europe