Point rencontre 2eme partie... -Janv2O1O-

Point rencontre 2éme partie...

Aucune réponse de la part du juge. Je me confie aux associations, organismes.. personne ne me croie.

Les réponses des interlocuteurs sont toujours les mêmes :

  • "vous ne pouvez pas priver l'enfant de son père"
  • "mais ce n'est pas mon souhait, je souhaite juste que mon enfant soit bien, protégé, vous vous trompez sur mes intentions." !

Etrange, je me sentais dans la quatrième dimension, sur mon front était écrit "je suis une mère méchante qui veut exterminer le père de mon fils" .Une sorte de " Terminator mère " bien décidée à " tout faire péter " vêtue d'un tablier, armée de ses ustensiles de cuisine et de son ramasse poussière.
Puis, à force de contact, j'ai saisi ce n'était pas moi qui était diabolisée et étiquetée mais les mères en général.
Quelle bizarrerie !
Je ne serais donc entendue par personne. Une vilaine maman pas gentille. Je suis cataloguée, c'est affreux.

Les points rencontre s'enchaînèrent jusqu'aux 8 mois de mon bébé.

Chaque rencontre était une épreuve redoutable. Je m'y rendais avec un mal de ventre terrible, avec un bébé complètement déréglé. Le père de mon fils attendait souvent notre arrivée à la fenêtre .Il me regardait et me faisait des signes du genre "je vais te trancher la gorge", j'avançais en tenant mon cou précieusement jusqu'à l'entrée en ravalant ma salive.

Souvent nous étions suivis à notre retour en voiture par ses amis de quartiers l'ayant accompagné jusque là. Je me demandais si je ne devenais pas parano, le style de scénarios que seule " l'agence tout risque " pouvait inventer. Bref, de toute façon à la prochaine audience je savais que la justice lui aurait délivré mon curriculum vitae, mon heure de naissance, mon cycle menstruel, la localisation géographique de ma brosse de toilette dans la maison etc.…ce n'était qu'une question de temps.

Après les visites " point rencontre " ou le " lieu PH acide " je retrouvais le père dans mon jardin escaladant le grillage comme un gros matou poilu maladroit et très énervé. Des apparitions surprises qui m'ont enfermées dans un climat de peur et d'angoisse pesant et à chaque minute de notre quotidien.

Durant l'avant dernier point rencontre, comme d'habitude mon enfant hurle, on me l'arrache des bras, mais ce jour je n'ai pas récupéré mon fils à l'heure prévue.

Le père avait convenu avant mon arrivée avec l'intervenante, sans m'en avertir, que l'enfant resterait plus longtemps. J'attendais voyant les minutes défiler. J'interpelle l'intervenante au bout de 30 minutes, elle m'ignore, me répond à peine.

  • "Je veux récupérer mon fils, cela fait 30 minutes que je dois être partie, j'ai une vie aussi et des contraintes ! J'en ai plus que marre de vos pratiques c'est une violence que nous subissons tous les deux que je ne supporte plus ! Ça vous parle Dolto ?"
  • " Dolto, ben elle en a écrit des conneries celle là " me répond t'elle avec un sourire dédaigneux.
  • " Si Dolto est une conne je vous propose d'afficher la convention des droits de l'enfant dans votre local ! "

A cet instant, son masque satisfait tombe? et elle part en furie. Il fallait montrer à cette dame que j'étais la maman mais je comprendrais bien par la suite que je n'avais pas été perçue comme une mère, mais, LA menace.

Je me dirige alors vers cette pièce inconnue, j'ouvre la porte, le père m'aperçoit et me claque la porte dans le visage. Là, c'en est trop. L'intervenante derrière moi voit la scène et n'intervient pas, pourquoi? Une intervenante ne se doit pas d'intervenir ? Et cette stagiaire en mini jupe, cheveux longs lâchés au ralenti à chaque passage d'un individu male, c'est quoi son rôle, hôtesse d'accueil, mannequin de vitrine chez Tati !

Là , mon utérus me parle et me dit " fonce et récupère mon ovule et ta progéniture ". Je suis guidée par des pulsions maternelles que seule la lionne à dans le ventre, mon utérus prend les devants.
Je rentre, force la porte et dis au père de me rendre le petit, je tends les bras, il me pousse violemment. Personne n'intervient là, c'est l'hallucination totale.
Je reviens à la charge et lui prend des bras, bébé ne comprend pas ce qui se joue tout part en vrac, le cadre n'existait plus , tout lui était de nouveau permis.
Tout lui était permis sans qu'aucune autorité n'intervienne, pourtant il aurait bien fallut cela pour le stopper dans sa toute puissance. Une force s'est décuplée en moi, je pousse toutes les portes sans les voir avec mon bébé qui hurle dans mes bras en laissant derrière moi un vent qui fait vaciller les intervenants figés. Une puissance d'origine primaire me contrôle …mon instinct de mère.

Je suis interpellée par ma raison qui me dit : " Là ils ont violé tes droits et ceux de ton enfant défend toi ". Je me rends dans la foulée au commissariat pour porter plainte contre ces intervenants et le père, bien déterminée à faire valoir mes droits. On me conseille de ne surtout pas faire ça. Mais pourquoi donc, j'ai des droits quand même, mon fils aussi ?
Je n'aurais pas de réponse et repart comme un chien, abattue.

Quelques jours plus tard je reçois une lettre de mon avocate qui m'informe que l'intervenante du point rencontre a fait un rapport à mon encontre, remis au juge le matin même, j'en saurais plus bientôt.

Dernier point rencontre, chose que je ne savais pas encore mais que j'allais bientôt apprendre.
Durant celui-ci , j'aperçois un intervenant présent lors des précédentes rencontre, cantonné dans le rôle d'un spectateur à qui il ne manquait plus que les pop corn.
Je lui dis :"Vous entendez mon bébé pleurer, pourquoi n'intervenez vous pas , vous savez que je dis la vérité ,que ce qui est écrit dans le rapport est faux, pourquoi vous ne faites rien. ? " Aucune réponse il baisse la tête.

Impuissante face à la détresse de mon enfant que ses cris résonnants dans les couloirs manifestent, je sors prendre l'air. L'intervenant me rejoint…tiens j'existe ?.. étrange. Il me dira simplement : " vous savez je ne peux pas intervenir, nous ne voulons pas avoir de représailles avec l'avocate de la partie adverse " et il repartit s'enfonçant au loin dans l'épais brouillard de la ZUP. Mais qui est cette avocate dont tout le monde me parle ? A quelle sauce vais-je être mangé à la prochaine audience?

Le rapport dira ceci : " La mère s'oppose aux liens chaleureux et affectueux que l'enfant a avec son père. Madame ne respecte pas le règlement…. "

Je n'ai jamais eu connaissance de ce règlement que j'ai mainte et mainte fois demandé. Les rencontres avec le père et mon bébé sont un désastre mais seule une maman semble t-il, à conscience qu'un enfant de 8 mois qui hurle, pleure pendant 1 heure, tient sa maman par le cou, ne se sent pas rassuré par un père qui siffle après lui pour le calmer, le réveille en plein milieu de sa sieste, zappe le goûté, et que la peur de son père représente une souffrance.

AB Mamans SOS
(janv 2010)

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